8 novembre 2011

Terry qui?

Avec la fin récente des travaux de rénovation du BC Place, le gros stade de Vancouver, la ville a dévoilé une oeuvre d’art vaguement moche avec un mec qui se court après 3 fois de suite et avec une jambe artificielle… et si vous dites exactement ça à un Canadien, il va vous regarder de travers. Parce qu’au Canada, on rigole pas avec Terry Fox.

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Ce mémorial, réalisé par Douglas Coupland, l’un des artistes Vancouvérois dont on arrive pas à se débarasser, est donc là en l’honneur de Terry Fox, un mec qui, euh, court avec une jambe artificielle. Il court même pas super vite, hein, mais bon, il a un mémorial.

Bon allez, j’arrête de me moquer, c’est moins rigolo quand y’a pas de Canadien à côté qui s’offusque… là à côté y’a juste mon chat qui ronfle et qui s’en branle totalement. Et c’est dommage parce que Terry Fox est l’un des grands acteurs de la lutte contre le cancer (quoique mon chat s’en foute aussi probablement bien… apparemment tout ce qui l’intéresse c’est de fumer des pétards et de jouer au babyfoot).

Amputé de sa jambe droite à 18 ans des suites d’un cancer, il décide 3 ans plus tard, en 1980, de commencer un “Marathon de l’Espoir” pour lever des fonds pour la recherche contre le cancer: partant de la côte Atlantique du Canada à Terre-Neuve, il prévoit de courir à travers tout le pays, jusqu’à la côte Pacifique en Colombie-Britannique. Malheureusement, après avoir parcouru plus de 5000 kilomètres, son cancer revient et le force à interrompre son projet. Quelques mois plus tard, il décède dans l’hôpital de New Westminster, dans la banlieue Vancouvéroise.

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L’héritage de Terry Fox est énorme en ce qui concerne la lutte contre le cancer – son marathon à lui seul a levé 23 millions de dollars – et continue de nos jours avec notamment la “Course Terry Fox”, organisée annuellement dans de nombreux pays… mais pas en France, apparemment, ce qui explique pourquoi je ne connaissais pas du tout le monsieur (et puis c’est pas ma faute s’ils ne parlent pas de lui dans Spider-Man ou Call of Duty, mince).

Au Canada, c’est un véritable héros national. Il vous suffira d’aller faire un tour sur sa page Wikipédia (en Français par ici) pour vous rendre compte que c’est probablement le gars le plus respecté du pays.

Bref, à moins de vouloir passer pour un gros barbare débile, vous n’aurez maintenant plus à demander: “c’est qui ces quadruplés unijambistes qui se courent après?” en pointant du doigt le mémorial. Parce que je vous assure, ça la fout mal en société.

6 juillet 2011

Le lac de monsieur Buntzen

Le Buntzen Lake, c’est apparemment la destination de week-end d’été pour les banlieusards de l’est. S’il rappelle un peu Alouette Lake, avec des montagnes tout autour de l’eau, il est surtout bien plus aménagé, et beaucoup moins loin (et du coup les montagnes sont moins hautes donc c’est moins impressionnant).

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Mr. Buntzen, c’est le premier directeur de BC Hydro (le EDF local) et le lac est utilisé par une de leurs centrales hydroélectriques depuis le tout début du 20ème siècle. Il a depuis été largement aménagé avec moultes aires de pique-niques, toilettes, sentiers de randonnée, locations de canoës, aires de jeu pour chiens, et j’en passe. On peut même y accéder par transports en commun.

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Je vous conseille d’y aller le matin quand il fait encore un peut frais, parce que tout le monde se ramène autour de midi pour faire des barbecues suivis d’une bonne sieste. Ca peut rapidement se remplir, surtout si vous avez besoin d’une table.

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Le jour où j’ai pris ces photos, d’ailleurs, le lac était plus rempli que d’habitude, et certaines des tables de pique-nique avaient les pieds dans l’eau. Une parfaite occasion pour s’y mettre et s’imaginer pique-niquer en plein milieu du lac.

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(non, c’est pas nous ça… on a pas autant grossi, quand même)

Evidemment, il faut pas se retourner, sinon l’illustion disparait aussitôt.

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Vers 13h, ça sent bon la barbaque qui cuit, y’a des gamins qui braillent, des adolescents qui flirtent, des beaux gosses qui font du footing, et des gens qui savent pas jouer au volley-ball qui jouent au volley-ball.

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Et voilà. De l’eau, des arbres, des montagnes et de la viande qui grille – le passe-temps favori des vancouvérois.

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30 juin 2011

La fête de la musique

La fête de la musique, en France, on connait ça depuis le début des années 80, mais ces dernières années l’idée s’est répandue dans un bon nombre d’autres pays à travers le monde. Un peu comme la TVA en son temps, quoi. Ah ça, en France, on a pas de pétrole, mais on a des idées… Mais bref, pour la première fois dans toute l’histoire de l’univers du monde de Vancouver (pas très longtemps, donc), la fête de la musique est arrivée chez nous!

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Annoncée sous le sobriquet de “Make Music Vancouver” (traduction semi-litérale de “Faites de la Musique Vancouver”), ses origines françaises, et donc son choix dans la date, sont largement passés au-dessus de la tête de la moitié des indigènes. Mes collègues s’étonnaient ainsi de voir un festival de musique débouler un mardi soir en centre-ville… c’est vrai que ça fait un peu arbitraire si on ne sait pas qu’il est censé être organisé pour le solstice d’été. Et vu la météo ces derniers temps, on peut pas trop leur reprocher de ne pas avoir fait le rapprochement.

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Situé à Gastown, le super quartier branchouille yeah trop cool centré autour de la statue de “Gassy Jack” et de l’horloge à vapeur, le festival a apparemment attiré plus de monde que prévu.

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Par exemple, pour une raison inconnue, les rues n’étaient pas fermées pour l’occasion et les nombreux spectateurs débordaient bien souvent sur l’enrobé bitumeux (certains affirment que la mairie ne voulait pas bloquer la circulation 2 semaines de suite, le festival de jazz commençant le week-end suivant).

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A part ça, c’est à peu près comme à la maison: des groupes super nazes, des groupes nazes, et des groupes pas trop mal.

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On a aussi eu droit à un mélange des genres pas toujours réussi… par exemple avec le groupe de punk bruyant qui joue juste à côté de la petite violoniste timide et totalement naïve (genre “je vais jouer dans la rue sans aucun micro ou ampli”). Heureusement, les artistes jouaient souvent plusieurs fois à plusieurs endroits différents, donc on pouvait les réécouter plus tard potentiellement dans de meilleures conditions.

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Au final, c’était sympa d’avoir un petit festival de musique totalement gratuit et dans un cadre mignonnet comme Gastown. Et j’ai du croiser à peu près tous les français de l’agglomération vancouvéroise, sortis en masse pour la soirée.

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Et voilà, a l’année prochaine!

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18 juin 2011

Riot 2011

Voilà que s’achève une semaine bien agitée pour Vancouver.. si vous n’y habitez pas, vous avez probablement vu dans les journaux ce qui s’y est déroulé mercredi soir, mais le plus important est ce qui s’est passé jeudi… mais récapitulons un peu d’abord.

Mercredi soir, les Canucks de Vancouver affrontaient les Bruins de Boston en finale de la coupe Stanley, un des trophées les plus importants en hockey sur glace. Les enjeux étaient de taille (pour ceux qui se soucient de ce genre de truc), mais je vous redirigerai vers mon article d’il y a 3 jours si vous voulez plus de détails. L’important est de savoir que la dernière fois où les Canucks etaient en finale, en 1994, ils avaient perdu et des émeutes avaient éclaté en centre-ville. Malgré l’optimisme ambiant dans la ville depuis le début de la semaine, tout le monde se demandait ce qui arriverait après le match.

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On pouvait se dire que c’était mal parti en voyant le nombre abherrant de gens venus regarder le match dans les “fan-zones” du centre-ville sur écran géant. Là où, pour les matches précédents, tout le monde était gentiment assis par terre, c’était tellement blindé mercredi soir que tout le monde était debout, inconfortablement serrés, et avec une vue souvent obstruée de l’écran géant.

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Il y avait aussi plus de crétins que d’habitude, entre ceux qui arrivaient déjà tout excités à coups de “Fuck Boston!”, et ceux qui escaladaient tout et n’importe quoi pour mieux voir.

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Il n’y avait pourtant pas grand monde de bourré, d’après ce que j’ai pu voir. Les magasins d’alcohol avaient été forcés de fermer en milieu d’après-midi, et la police contrôllait l’entrée des “fan-zones” pour empêcher l’introduction de boissons alcoolisées et d’objets dangereux.

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Assez rapidement, un doute planne quand même sur la ville. Les Bruins sont clairement meilleurs, et les Canucks, endormis, se font mener 1-0, puis 2-0, puis 3-0… Avant même que le score final ne soit atteint (un honteux 4-0), les gens commençaient déjà à partir. Certains parce qu’il étaient juste dégoûtés, mais d’autres (par exemple les familles avec enfants) parce qu’ils craignaient des violences à venir. A la fin du match, certains balancent leurs déchets vers l’écran géant et d’autres commencent à s’exciter. Un feu est allumé dans une poubelle… c’est le début d’une émeute pas comme les autres.

Imaginez un petit groupe de gens qui font un feu, puis vont renverser une voiture un peu plus loin…. et des dizaines de milliers de gens autour qui regardent et prennent des vidéos avec leur téléphone (il y avait plus de 100.000 personnes répartis sur quelques pâtés de maison à l’origine). C’est assez surréel. Alors que tout le monde allait partir dépité, tout d’un coup il y a un truc excitant qui se passe et ils décident de rester pour voir. C’est con les gens.

Face à une foule émotionellement volatile et en quête des sensations fortes qui lui ont manqué pendant le match, la police prépare l’équipement anti-émeute à quelques blocs de là. Mais un ami raconte comme ça s’est passé: à la simple vue des boucliers et des casques, les gens qui s’en allaient changent d’attitude et font demi-tour pour aller voir ce qui se passe! C’est con les gens.

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S’il est facile de décrire à quel point les réels casseurs – ceux qui ont brûlé les premières voitures, cassé les premières vitrines et dévalisés les premiers magasins – sont des petits cons de racailles qu’on devrait nettoyer au kärcher (je vous fais un mix sarkoziste pour l’occasion parce que j’ai pas trouvé grand chose dans les discours de Ségolène), on ne pourra jamais assez répeter à quel point tous ces gens qui sont restés plantés là comme des moutons sont aussi des crétins de premier ordre. Entre les gros blaireaux qui se prenaient fièrement en photo devant les voitures en feu et ceux qui poussaient des cris d’encouragement aux casseurs, tous ces gens ont largement empêché la police de faire son travail. Sans eux, les forces de l’ordre auraient été en mesure d’intervenir immédiatement et d’arrêter le petit groupe de vandales avant qu’ils ne fassent plus de dégâts ou qu’ils motivent d’autres à les rejoindre.

L’émeute en elle-même était ensuite très classique – mais simplement à une échelle vancouvéroise: une quinzaine de voitures retournées et brûlées, une dizaine de magasins vandalisés, et la police montée canadienne sur leurs beaux chevaux. Mention spéciale pour la police, d’ailleurs, qui est restée totalement de marbre face aux déluges d’insultes, de débris, et de gens qui s’embrassent par terre (oui, je sais, cette photo a été expliquée et c’est pas vraiment ça qui se passe, mais bon…).

Tout ça nous amène donc à ce qui est le plus intéressant, et qui ne sera probablement pas relayé dans les journaux étrangers.

Comme d’habitude de nos jours (et d’autant plus sur la west coast), ça commence sur Twitter et Facebook. Pendant la nuit, des milliers et des milliers de vancouvérois font part de leur indignation face aux évènements qui se déroulent en direct sur les télévisions locales. C’est qu’en France on est blasés, mais pour les gens de Vancouver, c’est du jamais vu. Enfin, du très rarement vu. Genre une fois tous les 15 ans (chez nous en France c’est limite une fois tous les 15 jours…). Et c’est probablement inconcevable pour des français, mais les vancouvérois sont réellement attachés à leur ville – sa beauté, sa propreté, la civilité bien canadienne de ses habitants, leur sens communautaire, leur communion avec la nature, leur yoga, leurs petits chiens dans des poussettes, leur magasins de produits organiques hors de prix, leur… euh, je m’emballe un peu mais bon, vous voyez le topo. Voir des émeutes pareilles se dérouler au coeur de leur ville était un réel choc. Ils étaient si fiers d’avoir pu montrer leur belle ville au monde entier pendant les Jeux Olympiques – c’était pas pour qu’une bande de voyous lui détruise sa réputation en une soirée. Beaucoup de vancouvérois étaient donc motivés pour rétablir l’image de marque de leur ville le plus vite possible.

Avant minuit déjà des groupes de volontaires s’organisent pour venir nettoyer le centre ville. D’autres groupes, sur Facebook ou Tumblr, essaient de traquer les photos et vidéos postées par les milliers de couillons dont on a parlé précédemment, et qui permettront au moins d’identifier un bon nombre de vandales, pilleurs, pyromanes… ou juste de rigoler un peu. Le nombre de photos disponibles est ahurissant, la traque est sans pitié, mais la tâche est bien facile puisque ces idiots vont pour la plupart se vanter de leurs actions sur leur profil Facebook, dont des captures d’écran seront rapidement postées sur internet et envoyées à la police. Enfin, une tendance nait consistant à poster articles, photos ou vidéos qui montrent comment Vancouver c’est pas du tout des gens qui pètent des vitrines et qui gueulent, mais bel et bien toujours l’un des meilleurs endroit où vivre au monde grâce à la civilité bien canadienne de ses habitants, sa nature, son yoga, ses petits chiens dans… euh… enfin bref, que c’est top moumoute.

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A 10h le lendemain matin la ville est déjà complètement nettoyée par les services municipaux aidés de centaines de volontaires. Ces volontaires auront d’ailleurs quelques jours plus tard droit à un petit déjeuner offert par The Bay ainsi que quelques autres cadeaux de remerciement de la part des commerces du quartier. Les seuls indices des émeutes de la nuit sont les abris de bus endommagés et les vitrines des magasins remplacées par du contre-plaqué.

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Des vancouvérois decident alors d’ecrire sur les panneaux de The Bay (un équivalent canadien des Galleries Lafayettes): messages de soutien pour les Canucks, messages d’excuses pour les propriétaires de magasins ou pour le monde entier, mots d’amour pour Vancouver, sa nature, son yoga, ses petits chiens dans des… MERDE, c’est dingue ça, désolé, je sais pas, ça vient tout seul. Bref. Tout le monde y va de son petit mot sentimental.

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En fin d’après-midi, il est difficile de trouver une seule planche vierge en centre-ville.

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Une voiture de police, dont Véronique a des photos, est également soudainement recouverte de post-its de remerciements à la police vancouvéroise qui, si on peut lui reprocher un certain manque de préparation et de prévention, a quand même très bien géré la situation.

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Comme le disait la même Véronique, qui m’a ôté les mots des doigts, ça montre à quel point le Canada, et particulièrement Vancouver, est bel et bien le “pays des bisounours”, comme on aime à l’appeller. Et en tant que gros français cynique poilu, je ne me lasse pas de m’extasier sarcastiquement devant ces différences de mentalité… mais ça me rappelle aussi pourquoi j’ai quitté la France, et pourquoi je me suis installé ici.

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19 mai 2011

Steveston, BC

Depuis le temps que Véronique nous en parle, on s’est dit qu’on allait peut-être aller y faire un tour, à Steveston.

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Steveston, c’est un petit village de pêcheurs au sud de Richmond, elle-même au sud de Vancouver. Mais d’après les incontournables réfractaires habitants de longue date (oui, ça existe pas qu’en France ce genre d’animal), il s’agit surtout d’un village pour touristes qui veulent acheter du poisson et prendre des bateaux en photos. Ca tombe bien, j’avais faim et mon appareil photo aussi.

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En fait, comme la plupart des communautés autour de Vancouver, Steveston doit s’adapter aux récents changements socio-économiques (principalement l’arrivée de plus en plus d’immigrants et d’entreprises dans la province, ainsi que la montée de la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain). Ces changements signifient, entre autres, une attention plus grande accordée au tourisme, ce qui, selon les réfractaires sus-cités, signifie une perte de l’ambiance “petit village de pêcheurs”. Mais bon, vu que j’ai jamais visité Steveston avant cette année, je saurais pas vous dire… le principal c’est que ça sent le poisson, qu’on entend les bateaux amarrés craquer, et qu’on voie les mouettes virevolter.

Et si c’est assez “typique” pour y tourner X-Files, ça doit bien être assez typique pour deux glandus français en balade.

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Le détail qui tue: le musée du saumon en boite. Si, si.

On a pas visité, mais apparemment le musée vous explique comment Steveston était, il y a quelques décennies, le premier producteur de saumon en boite en Colombie Britannique. Passionant. Maintenant, c’est un site historique fédéral.

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La présence de diverses ethnies asiatiques est très marquée à Richmond1, donc il ne faut pas vous étonner de rencontrer des pêcheurs japonais ou chinois sur le quai.

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Cette fois-ci on s’est contentés de se balader autour de la marina, donc voilà plein de photos de vieux bateaux sales (mais attendez qu’on aille faire un tour à Finn Slough pour des trucs encore plus vieux et sales).

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Et pour copier Véronique à fond, on a terminé la visite avec des crab-cake bennies (oeufs bénédictine sur gateaux de crabe) au Sockeye City Grill. Véronique, elle est super cool, elle nous évite de devoir réflechir où aller manger!

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1 Blague vancouvéroise: “pour aller en Chine depuis le centre-ville, ça met une trentaine de minutes et ça coute $2.50”.

6 avril 2011

Joyeux Anniversaire Vancouver

Aujourd’hui c’est le 125ème anniversaire de Vancouver. En ce jour de 1886, le campement de “Granville”, issu du campement original de “Gastown” construit autour de la scierie du coin, décide de devenir une ville digne de ce nom à l’occasion de l’arrivée de la ligne de chemin de fer transcontinentale canadienne. Il y a seulement un millier de personnes vivant sur le site à l’époque.

Deux mois plus tard, pratiquement toute la ville est détruite par le feu.

Juste après, les premiers vancouvérois se disent que, hé, ça serait pas con d’investir dans une caserne de pompiers. Et aussi un poste de police. Et un hopital. Enfin bref tous ces trucs qui font une ville, quoi.

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Vue du centre-ville, d’une partie du Stanley Park, et des montagnes au nord, orientée nord-ouest depuis Georgia et Hornby (1898?).

Et pendant ce temps, à Paris, fondée plus de 1500 ans plus tôt, on prépare la construction de la Tour Eiffel. Eh ouais, c’est quand même pas tout à fait pareil… mais comme je le disais dès ma première année passée à Vancouver, l’un des aspects fascinants de la ville c’est bien sa jeunesse – le fait que c’est encore une ville qui cherche son image, son ambiance et ses points forts. C’est pas forcément une ville qui bouge comme Ibiza, mais c’est une des rares villes du monde occidental qui bouge physiquement, mentalement, urbainement. C’est très intéressant de suivre ces changements, et encore plus intéressant de parler aux gens qui ont suivi ces changements depuis leur enfance (et la plupart du temps ils vous diront que c’était mieux avant, évidemment!).

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Ouverture du Pont de Burrard (1932)

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Critial Mass Bike Ride, Pont de Granville (2008)

Pour ceux qui veulent voir l’évolution en photos de Vancouver pendant ces petites 125 années, je recommande le site des archives de la ville de Vancouver (filtrez la recherche par “digitized photographs”), ou le site de l’incontournable Miss604 qui vous en fait une très bonne sélection avec comparatifs “avant / après”.

1 avril 2011

De la multi-culturalité Canadienne

Il est interdit en France, depuis belle lurette, de collecter des infos sur les origines ethniques ou raciales des gens lors des recensements nationaux. Difficile alors d’estimer à quel point la France est multi-culturelle, mais les instituts comme l’INSEE et l’INED fournissent des estimations qui placent le nombre de personnes nées à l’extérieur du territoire français autour de 13% de la population totale.

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(non la photo n’a pas grand chose à voir mais il fallait bien mettre quelque chose pour vous attirer l’oeil… ça a marché?)

Le Canada, par contre, est un bon gros pays de droite qui a été fondé par des immigrants bourrus et qui n’a pas dans son histoire récente d’épisode sombre concernant un quelconque suivi d’une certaine minorité ethnique à des fins lugubres. Du coup, l’institut national de statistiques tient un compte précis des différentes origines ethniques, et on sait par le dernier recensement de 2006 qu’environ 21% des personnes vivant au Canada n’y sont pas nées.

Vu comme ça, on peut pas dire qu’il y ait un CRS qui pète 3 pattes à un canard sans papiers… mais la différence est dans l’évolution des chiffres: là où la diversité culturelle française est plutôt stable depuis quelques décennies, la diversité culturelle canadienne monte, surtout dans les grandes villes du pays. Pour vous donner une idée de la chose, à la louche, il y a 2 fois plus de nouveaux immigrés arrivant au Canada chaque année que pour la France, alors que la France a 2 fois plus d’habitants à la base.  Ainsi, l’institut national de statistiques prévoit qu’en 2031 un tiers des canadiens serait membre de “minorités visibles” (un terme canadien controversé qui commence à être utilisé aussi en France), avec des chiffres grimpant jusqu’à 2 tiers pour les agglomérations urbaines de Toronto et Vancouver. Ce genre d’évolution démographique aura sans doute un impact très marqué sur la vie politique locale et nationale.

Y’en a qui vont me demander “Toronto et Vancouver? Pas Montréal?”. Ben non, apparemment, pas trop. Je me suis posé la question aussi, et j’ai été voir les statistiques démographiques pour les 3 villes, ainsi que pour le pays en général. Attention, les gars, il va y avoir des statistiques et des graphes et plein de trucs chiants comme je sais que vous aimez. Comme d’hab’, si je raconte une connerie, corrigez-moi dans les commentaires.

Langue Principale du Foyer

D’abord, j’ai regardé la répartition nationale de la langue principalement parlée dans les foyers:

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On y voit que 89% des canadiens parlent français ou anglais chez eux.

A Toronto et Vancouver (respectivement), seulement 72% des gens parlent principalement anglais, avec le français perdu quelque part entre le roumain et le tagalog. Notez la présence asiatique plus marquée à Vancouver (avec un total de 12% rien que pour les différents dialectes chinois).

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En comparaison, Montréal mélange beaucoup plus francophones et anglophones (70% et 17% respectivement), mais héberge moins de gens parlant une langue étrangère:

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Pays de Naissance

Si on regarde la répartition de personnes nées au Canada par rapport à celles nées ailleurs, on retombe sur le chiffre national déjà mentionné de 79% contre 21%:

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Toronto est la ville la plus cosmopolite, avec un impressionnant 47% d’immigrants, suivie par Vancouver avec 42%… de quoi donner des cauchemars à l’extrême droite française:

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Montréal, par contre, reste pratiquement identique à la moyenne nationale avec 22% d’immigrés:

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D’après quelques estimations trouvées ça et là sur internet, il semble que c’est légèrement supérieur au taux d’immigrés à Paris, par exemple.

Autres Chiffres

Si on regarde le nombre d’immigrés arrivés dans les 3 villes depuis les années 60, on peut voir que Toronto est la ville la plus attractive, probablement grâce aux nombreuses opportunités de travail qu’elle possède. Montréal et Vancouver ont des flux d’immigration similaires, mais il ne faut pas oublier que Montréal est 3 fois plus grande à la base.

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Les chiffres générationels confirment que les Montréalais sont principalement des Canadiens de longue date comparés aux Torontonois ou Vancouvérois (les chiffres sont en pourcentages de la population totale de l’agglomération; “1ère génération” signifie immigré, “2ème génération” signifie enfant d’immigré):

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Bref, tout ça semble bien indiquer que Montréal a proportionellement à Toronto ou Vancouver non seulement moins d’immigrés, mais également un moindre flux d’immigration. La réputation de Montréal comme ville super multi-culturelle en prend un coup, mais je suppose que cette réputation est surtout issue des festivals et évènements culturels qui s’y tiennent pendant l’été plutôt que de sa population (parce que bon, ici à Vancouver, par exemple, on a un sacré paquet de Chinois, mais c’est pas avec une parade à 2 ronds tous les ans et quelques restos sympas qu’on va donner des orgasmes aux touristes…).

Pourquoi je vous parle de tout ça, au fait? Eh bien parce que le Canada effectue un recensement de la population tous les 5 ans et que le prochain est… la semaine prochaine. Rien qu’à nous deux on va faire grimper le nombre de francophones dans le coin d’au moins, pfiou, 3 ou 4%!

25 octobre 2010

Le lac de l’alouette

Alouette Lake, situé à environ 1 heure et demi de Vancouver, était à l’origine nommé “Lillooet Lake” jusqu’à ce que les gens s’aperçoivent qu’il y avait déjà un lac de ce nom plus au nord. Pas très malin. Afin de garder une sonorité similaire, le lac a été renommé (et francisé) “Alouette Lake” en 1914.

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Le lac est semi-artificiel – il a énormément grossi depuis l’installation d’un barrage à la fin des années 1920 – et fait maintenant presque 10km de long. La Alouette River Management Society s’assure depuis 1993 que les intérêts de BC Hydro (qui possède le barrage) ne piétinent pas trop les plate-bandes des animaux indigènes.

Bref, tout ça c’est bien beau, mais pour les jeunes cadres modernes et urbains que nous sommes, Alouette Lake c’est surtout le coeur du parc provincial Golden Ears, internationalement (in)connu comme le lieu de tournage du premier “Rambo”, et localement plus connu comme destination estivale de week-end. On y trouve principalement des familles (pour le sacro-saint barbecue et la détente au bord de l’eau), et des groups d’adolescents (pour faire les crétins dans l’eau, fumer des joints, et s’adonner aux joies des relations sexuelles non protégées debout contre des cèdres roux tri-centenaires).

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L’endroit où on a été se trouve au milieu de la rive ouest du lac. Une fois garé au parking, vous descendez pendant une dizaine de minutes le long d’un sentier qui mène à la plage en longeant une rivière où vous trouverez les adolescents sus-mentionnés. Contrairement à d’autres endroits autour du lac, cette plage de sable et galets n’a pour seuls aménagements qu’une paire de toilettes turques, ce qui fait qu’il y a sans doute beaucoup moins de monde qu’ailleurs.

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Autour du lac, les montagnes sont magnifiques, s’élevant très haut sur ce qui semble être une distance extrêmement courte. Comme souvent, à Vancouver et dans ses environs, on peut être en short/t-shirt au bord de l’eau et pourtant voir de la neige sur les sommets avoisinnants.

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Bref, à part l’invention du “bagel burger” (oui, on était à court de buns), pas grand chose de notable: surtout de la glande en écoutant le clapotis de l’eau et la guitare de votre humble serviteur.

Quand je vous disais que j’étais occupé cet été…

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4 mai 2010

Expo 86

Expo 86, don't miss it for the world!

On trouve ces temps-ci des affiches originales d’Expo 86, le premier évènement qui a réellement fait connaitre Vancouver sur le plan international, à l’occasion de son centenaire (on vous l’avait dit qu’elle était pas très vieille cette ville!). Notez l’absence totale d’immeubles sur la moitié du centre-ville, et Yaletown encore totalement industriel, avec des entrepots partout mais aucun bobo en vue.

11 avril 2010

Prout

Prout

(c’est le mont Saint-Helens, dans l’état de Washington, à quelques heures de route de Vancouver… avant 1980, il était triangulaire…)