10 août 2011

Les Midis Musicaux de la CBC

Ben voilà, c’est l’été, alors la fréquence de mise à jour de ce blog s’effondre sur l’autel des balades en forêt, promenades de plages, accueil de touristes innocents et BBQs multi-culturels. Et puis vous savez ce que c’est, il faut que je fasse le plein de photos faisant figurer un minimum de ciel bleu histoire d’avoir des trucs pas trop moches à poster pendant l’hiver…

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Je vous disais récemment qu’avec plusieurs évènements musicaux gratuits, je me demandais ce qui se passait avec Vancouver. Et bien cette année, par dessus le marché, j’ai été voir les Midis Musicaux devant les locaux de la CBC, le service public de radio et télévision canadien.

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Il s’agit d’une quarantaine de concerts en plein air, tous les jours de semaine entre midi et 13h. C’est absolument gratuit, bien que la cafetéria de la CBC doit bien être contente de l’afflux de clients. Les groupes qui s’y succèdent couvrent un grand spectre musical, du classique au blues en passant par du folk hippie, du flamenco, du jazz, du hip-hop et même de la musique mexicaine ultra-kitsch.

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La plupart des artistes sont sympathiques à écouter, même si pour la plupart je n’irai pas me ruer pour acheter leur cassette. Ou leur CD. Euh… ou… ils achètent quoi les jeunes maintenant? Ils achetent directement sur iTunes? J’en sais rien moi, je suis vieux maintenant. J’écoute encore ma musique sur des cylindres en cire, je trouve que ça retranscrit bien mieux le son de la voix humaine (ah, ces jeunes et leurs aimepétrois, ils y connaissent rien). Enfin bon, en tous cas j’ai pu voir Dan Moxon de Bend Sinister, un groupe que j’avais raté à Summer Live et qui me semblait pas mal du tout.

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Bref, j’espère que vous aimez les photos répétitives, parce que c’est pas comme ci y’avait beaucoup de trucs différents à photographier.

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Hop, bon appétit!

27 décembre 2009

Bon, il faudrait que je marque la date sur mon calendrier…

…parce que je viens encore de rater l’anniversaire de mon blog (et accessoirement l’anniversaire de notre arrivée à Vancouver).

Bon, pas grave. Voilà, hop, joyeux anniversaire à mon blog. Quoi de neuf depuis l’étape des 2 ans?

Eh bien déjà, je trouve qu’on entend beaucoup plus souvent parler français dans la rue. Cet été, j’ai même eu l’impression que c’était une invasion. Il faut croire que la récente vague médiatique à propos de l’ouest canadien a porté ses fruits – rien qu’à en juger par le nombre d’emails que je reçois depuis 6 mois, on dirait que les français ont réalisé qu’il n’y avait pas que le Québec au nord des Etats-Unis, et un bon nombre de petits jeunes et moins jeunes tentent l’aventure d’une carrière en Colombie Britannique ou Alberta… D’ailleurs, je suis sidéré par:

  • Le manque d’initiative de certains: comme le diraient Stéphanie ou Véronique, on est juste des péquenots avec un blog, on est pas l’ANPE. Je connais le marché du travail dans le domaine des télécommunications aussi bien que je connais l’histoire du Kirghizistan (pour vous donner une idée, j’ai du aller voir y’a 2 minutes sur wikipédia pour savoir comment ça s’écrit et où ça se trouve). J’essaie d’aider comme je peux, mais franchement, démarrer sa recherche d’emploi en écrivant à l’auteur d’un blog, ça me rend pas optimiste.
  • Le niveau déplorable en anglais: quand on compare le niveau d’anglais des français à celui, par exemple, des pays nordiques d’Europe, y’a comme un problème. Moi, perso, j’accuse le doublage systématique (et souvent pourri) des films et séries TV, mais bon, c’est un autre débat. En tous cas, j’applaudis bien fort les courageux français qui débarquent ici la bouche en fleur avec une maitrise de l’anglais comparable à celle d’un cuisinier chinois de Crystal Mall. Ceux qui s’accrochent peuvent souvent se féliciter d’être devenus bilingues en moins de 6 mois… les autres repartent la langue entre les dents, ou se rabattent sur Montréal. Les plus prudents commencent d’ailleurs par Montréal et vont seulement ensuite en territoire anglophone, histoire de tempérer leur choc culturel et linguistique.

A la maison, la plupart des équipements éléctroniques français ont été remplacés, et quand on tombe dans une boite à chaussure sur des vieux cables 220V, on se dit que ah oui tiens, c’est vrai, les prises sont plus grosses en France. On garde jalousement les quelques éléments cruciaux introuvables ici, genre un verre doseur, du mitosyl, ou un mouche-nez pour bébé qu’est pas pourri du cul. On suit de loin ce qui se passe en France grâce au Journal de France2 sur TV5, et divers sites de nouvelles, mais on est complètement à la masse en ce qui concerne les nouveaux trucs à la mode depuis la tecktonik, Joséphine Ange Gardien, ou le port du voile intégral (on compte sur vous pour nous mettre à jour, les gars).

Niveau admnistratif, on a maintenant la résidence permanente, ce qui nous permet de changer de boulot beaucoup plus facilement – un avantage que je vais utiliser très bientôt. Et pour la double nationalité, que notre fils a déjà pour être né au Canada, on devrait pouvoir la demander pour nous-mêmes dans moins de 2 ans. D’ailleurs, comme vous pouvez le deviner, Vancouver est devenu le lieu de divers rebondissements personels et familiaux, et n’est donc plus une simple anecdote géographique dans nos vies.

Bref, après 3 ans, on s’y plait toujours autant, et même plus. L’intégration est enfin à peu près complète (avis aux expatriés impatients) et on se sent chez nous.

Chez soi

En cadeau bonus exclusif, si vous vous demandez ce qu’on bouffe à Vancouver pour Noël, eh bien voilà: baguette, saucisson et salami au prosciutto, foie gras de canard, tapenade verte, blinis au saumon et sauce au persil et ciboulette, roquefort, vieux pané, salade, et, en dessert, une fondue au chocolat. C’est clairement pas canadien pour un sou, mais bon, pour notre premier Noël en famille, on fait ce qu’on veut (et si possible pas trop compliqué à préparer!).

Petit repas de Noël en famille

Bonne année à tous!

11 août 2009

Le jeu des différences pas importantes: divers trucs médicaux

Pour continuer sur le sujet médical, voici quelques différences pas importantes. Enfin en fait, y’en a dans le tas qui sont super importantes sur le fond, mais bon.

La première différence, j’en avais parlé dans les commentaires mais comme tout le monde ne les lit pas, autant la remettre ici. Elle concerne les bureaux des médecins qui, ici, ressemblent vraiment à des petites cliniques, avec plusieurs pièces relativement identiques et avant tout fonctionnelles avec un lit, du matériel médical, parfois un terminal informatique, etc. En France, par contre, et plus particulièrement dans les grandes villes, les bureaux des médecins sont dans des immeubles d’habitation, et limite sur le meme palier que des appartements "normaux". La visite médicale se déroule dans le bureau même du medecin, avec sa bibliotheque, ses photos de famille, sa veste sur le porte manteau, etc. Du coup, j’ai entendu plusieurs personnes originaires d’Amérique du Nord et ayant vecu un peu en France dire qu’elles avaient été un peu étonnées lors de leur première visite chez le docteur: elles avaient l’impression d’aller “directement chez quelqu’un”, comme si le médecin opérait depuis son salon… elles se demandaient si c’était un vrai médecin ou une opération clandestine!

La deuxième difference concerne les médicaments que vous recevez à la pharmacie. Ici, on vous donne exactement ce dont vous avez besoin. Si votre médecin vous a prescrit 42 gélules rouges et 3 gélules bleues, c’est ce qu’on vous donnera. Pas plus, pas moins. Et tout ça vient dans des petites boites en plastique avec votre nom et quelques informations supplémentaires écrites dessus (vous avez sûrement vu ce genre de truc dans les films). C’est assez important car ça élimine, ou mitige énormément, les problèmes de gâchis et d’auto-médication que l’on a en France. Je suppose aussi que ça augmente les frais d’opération des pharmacies. En pratique, et c’est ce qui vous intéresse, ça fait surtout que vous devez patienter 5 minutes de plus avant d’avoir vos médicaments!

Maintenant, vous allez me dire que les problèmes en France viennent de l’apparente gratuité des soins médicaux et des médicaments, mais ici non plus on ne paie pas grand chose directement. La BC Care Card (en British Columbia) agit comme la Carte Vitale Française en ce qui concerne les paiements à l’intention des médecins et spécialistes (pas de participation forfaitaire de 1 euro!) ainsi qu’à l’hôpital (urgences, etc). A la pharmacie, elle vous paie une portion de vos médicaments si vous êtes éligibles pour le plan PharmaCare, mais la plupart du temps vous sortirez plutôt la carte de votre mutuelle parce que vous êtes un trop gros riche capitaliste pour être éligible pour quoique ce soit.

Les gens ici ont tendance à être plus regardants sur leurs dépenses médicales car la part remboursée automatiquement par le gouvernement est plus basse qu’en France – la majorité des soins est remboursée par la mutuelle que votre employeur vous fournit, et complétée éventuellement par l’employeur de votre conjoint. En fait, la couverture médicale est l’une des principales préoccupations lors des négociations d’embauche. Il y a aussi des différences entre provinces – par exemple, le Québec a de meilleurs soins médicaux que les autres provinces pour certaines situations, mais bon, on va pas rentrer dans les détails non plus.

Et voilà, vous pouvez maintenant aller poster vos félicitations chez Elodie et Sylvain, qui sont également en train de tester le système de santé Canadien en long et en large.

12 mars 2009

Les français, ces gros sales

Allez hop, je me suis dit que ça faisait longtemps, alors revoilà un article sur les toilettes… car oui, il existe une différence subtile mais néanmoins importante entre les toilettes Françaises et Nord-Américaines

Rappellons d’abord les bases: selon la plupart des nationalités, les Français sont censés être des gros sales. Qui n’a jamais eu, à son boulot, ce fameux schisme où la moitié du service note à quel point l’autre moitié du service ne se lave pas les mains en sortant des toilettes? Qui n’a jamais entamé une discussion sur le sujet pour se faire rétorquer que “Bof, c’est bon, moi je me pisse pas sur les mains!”?

En fait, il est normal en France de ne pas se laver les mains en sortant des toilettes. Après tout, chez les particuliers, les toilettes sont généralement une pièce totalement à part, sans rien d’autre que le trône et un paquet de vieux magazines. Se laver les mains nécessite d’aller dans une autre pièce, la salle de bain, à moins de rencontrer quelqu’un sur le chemin, auquel cas on s’empressera de lui serrer la main sans scrupules… d’où l’avantage de faire la bise, plutôt.

Dans les toilettes publiques ou du travail, les toilettes sont également des pièces complètement fermées où on profite de sa petite intimitée et de ses petites odeurs. Et des odeurs de la personne précédente. Voire des 10 personnes précédentes si tout le monde a choisi le chili à la caféteria.

Dans les maisons et appartements d’Amérique du Nord, par contre, vous n’aurez pas de toilettes séparées: elles font partie de la salle de bain. Pas d’excuses pour ne pas respecter les règles élémentaires d’hygiène, donc. Par contre ça crée une ressource critique qui empêche la parallélisation de la routine matinale des couples, et c’est pourquoi il sera plus courant de trouver des habitations avec 2 salles de bain.

Pour les toilettes publiques ou du travail, et vous le savez bien grâce à la télévision et au cinéma, chaque trône se trouve dans une petite cabine formée par des panneaux à peine assez hauts pour vous dissimuler des autres personnes présentes. Les panneaux, et plus spécialement la porte de la cabine, ne descendent même pas jusqu’au sol. C’est ainsi que, dans les films, vous voyez les personnages regarder sous la porte des cabines pour voir si les toilettes sont occupées. Et comme tout le monde est, au final, dans la même grande pièce contenant cabines, urinoirs et lavabos, il arrive d’assister à des conversations entre occupants de 2 cabines adjacentes.

Si vous voulez créer un double effet Kiss Cool et vous faire bannir à tout jamais de toute interaction sociale, vous pouvez combiner le non-lavage de main avec le double-dipping, je suis sûr que ça sera super efficace.

A bon entendeur…

20 octobre 2008

Garage ou jardin

A ma connaissance, il n’y a pas en amérique du nord de braderies comme on en trouve en France ou en Belgique. Le Québec a bien la "Braderie de Mode Québecoise", mais, euh, c’est pas tout à fait la même chose…

La braderie la plus connue en France est la braderie de Lille, qui à une époque pas si lointaine était un énorme évènement où on pouvait trouver sur les trottoirs de la ville tout un tas de trucs et bidules sortis des greniers et caves de personnes en tous genre. Maintenant, c’est surtout une excuse pour se bourrer la gueule de bière et de moules-frites, les trottoirs étant squattés par des vendeurs ambulants sud-américains qui jouent en boucle des reprises de la lambada à l’ocarina, et les rues bloquées par des millions de visiteurs ayant vu "Bienvenue chez les Ch’tis"… mais bon, c’est toujours aussi rigolo.

Je ne sais pas trop pourquoi il n’y a pas de braderies similairement organisées en amérique du nord puisqu’après tout les trottoirs y sont plus propres et beaucoup plus larges, mais ici ils pratiquent une variante qui est assez proche de certains de nos vide-greniers. Ils appellent ça "yard sale" ou "garage sale" ("vente de jardin" ou "vente de garage", littéralement). Comme le nom l’indique, ça se passe dans le jardin ou dans le garage d’un particulier.

Vente de garage, de jardin

Pendant l’été, on voit ainsi plein de panneaux en carton ou d’affiches faites à la main qui indiquent une vente en cours à proximité.

La grosse différence c’est qu’ils utilisent souvent le "honour system" ("système de l’honneur"), un système de fonctionnement qu’on retrouve un peu partout dans les sociétés anglo-saxonnes. Avec ce système, le propriétaire laisse toutes ses affaires devant chez lui, ajoute quelques informations de prix, et place un réceptacle quelque part pour que les acheteurs de passage puissent laisser leur argent. Ainsi, si vous n’avez pas besoin de marchander un prix, vous n’avez pas à attendre que le vendeur revienne…

Si vous êtes choqués par ce type de système, vous demandant comme ça peut bien marcher en pratique, bravo, vous êtes français.

Un autre endroit typique où vous pouvez retrouver le système de l’honneur est votre lieu de travail. A mon boulot, les croissants, barres chocolatées, soupes instantanées et autres petits snacks sont en libre accès. Une grille de prix est affichée sur un mur et un petit panier est placé en dessous.

J’espère que votre maman vous a bien élevés. Sinon, pas de problème: "je suis français" est une excuse en soi.

1 septembre 2008

La cour de la nourriture

En tant que français, on le sait bien, un repas est un évènement hautement social. Le problème, c’est qu’avant de choisir où aller manger, il faut que tout le monde se mette d’accord sur le type de nourriture… et là, c’est le drame. Surtout quand on est sur la côte ouest où les végétariens sont légion.

Le food court vient au secours des groupes en détresse, à condition de bien vouloir sacrifier un peu sur la qualité de la nourriture.

Food Court

Un food court, c’est un endroit où tout un tas de services de restauration rapide sont regroupés autour d’une « cour » où les gens peuvent manger ensemble, indépendamment du comptoir où ils ont acheté leur déjeuner…

Mais laissez-moi tout d’abord faire une petite digression sur la restauration rapide, ou fast food, en amérique du nord.

Le problème du terme « fast food » est qu’il a non seulement une connotation extrêmement péjorative en France, mais est en plus bien souvent synonyme avec hamburgers, voire même carrément McDonald’s. Certains associent à ce terme tous les bons vieux débats sur la « malbouffe », l’invasion du mode vie américain, et les gros moustachus qui démontent des bâtiments avec leurs potes.

A la base, le fast food est simplement un restaurant dans lequel vous allez commander votre repas au comptoir, contrairement à s’assoir à une table et attendre qu’un serveur daigne venir s’occuper de vous. Une autre propriété courante est la possibilité de prendre votre nourriture à emporter, plutôt que de la manger sur place.

Enfin, étant donné le nom, il est bien évident que le fast food est censé vous délivrer de la nourriture rapidement, ce qui exclut toute cuisine nécessitant plus de 10 minutes de cuisson. Cela ne veut pas dire, par contre, que la nourriture est forcément préparée à l’avance et vous est servie réchauffée (comme c’est souvent le cas chez Mc Do ou Quick). Cela veut juste dire qu’il faut que le plat soit prêt rapidement. Certaines chaînes comme Fatburger (enfin un resto pas hypocrite) ou Vera’s Burger Shack vous cuiront votre burger à la demande, sur mesure.

Bref, le fast food en soi n’est qu’un certain type de service qui se différentie du restaurant « classique » de la même façon qu’un pub se différentie d’un bar. On peut qualifier de fast food n’importe quel vendeur de kebab, de pizza, ou de sandwich, ainsi que les caféterias diverses et variées.

Bref, revenons à notre food court.

Dans un food court, tous les fast foods sont réunis autour d’une zone où de nombreuses tables et chaises sont disponibles. Chacun va chercher la nourriture qui lui convient, et tout le monde se réunit ensuite pour manger ensemble.

Les types de nourriture disponibles sont plus ou moins variés en fonction de la taille du food court, mais on y trouve souvent les mêmes incontournables comme des burgers, des sushis, des plats thailandais ou vietnamiens (dont de la cuisson au wok), des salades (ce qui inclut les salades de fruits également), des pizzas, des donairs, des kebabs, des souvlakis, des sandwichs, etc.

Généralement, la qualité de la nourriture est en dessous de ce qu’on peut trouver dans un « véritable » restaurant du même type, mais comme je le disais au début, on va au food court quand on a un temps de déjeuner limité, quand on arrive pas à se mettre d’accord avec ses compagnons, ou quand on a tout simplement aucune autre idée. Et puis des fois on trouve des trucs très bien, comme par exemple un stand qui sert d’authentiques et excellentes crêpes bretonnes au food court du Harbour Centre (dites bonjour au chef de ma part).

Allez, je vais me prendre une salade au tofu, moi… (okay, pas crédible).

30 juin 2008

A la recherche du nouvel astronaute

Y’a pas longtemps, les gens du CSA1 se sont dit "mince, on a besoin de nouveaux astronautes, ceux qu’on a ils sont trop vieux". Pour en trouver des plus frais, ils ont donc ouvert un grand concours public: envoyez-vos CVs, une vidéo dans laquelle vous chantez et vous dansez, et votre numéro de téléphone (la vidéo est optionelle, mais si vous avez chanté devant un stade hollandais entier, ça peut aider).

C’est la 3ème fois seulement que le CSA recrute, et les fois précédentes, c’était en 1983 et 1992, donc si vous rêvez d’avoir un boulot où on vous fait passer des tests médicaux intrusifs tout le temps, où on vous met dans une centrifugeuse une fois par jour, où on vous apprend à utiliser des toilettes bizarres, et où l’apogée de votre carrière sera de pouvoir vous propulser dans l’air en pétant pour faire rigoler votre collègue Russe (qui se contentera probablement de secouer la tête en mentionant le déclin de la civilisation occidentale), c’est une occasion unique!

Manque de bol, je suis à la bourre dans mes articles, et la date limite pour l’envoi de votre dossier était la semaine dernière, donc, euh… ben voilà. Dommage. Vous avez raté votre vie. Mais attendez dix ou quinze ans, ils devraient réembaucher d’ici là. Si vous êtes à Vancouver, vous êtes dans la province la plus en forme du Canada, de toutes façons, donc vous avez vos chances d’être encore frais!

1 Canadian Space Agency, ou Agence Spatiale Canadienne… les mecs qui mettent des caribous dans l’espace, pas ceux qui sont censés faire en sorte que vous voyez autant la bouille du gars de droite que la bouille du gars de gauche à la télé.

P.S: pour ceux qui se posent la question, le salaire d’un astronaute varie entre $83.300 et $162.700. Pas super démentiel, mais pouvoir se déplacer en pétant, c’est quand même la classe.

26 novembre 2007

Bus 44

Message personnel: le mug se porte bien, et voit du paysage.

Bus 44

Pour les autres, c’est la vue depuis la caféteria de mon boulot.

18 septembre 2007

Tout comme à la maison

Histoire de pas dépayser les français, et plus particulièrement les parisiens, les employés du service public de Vancouver organisent depuis plus de 8 semaines une grande opération urbaine: la grève. Oui oui, vous lisez bien, les fonctionnaires vancouverois sont en grève depuis 2 mois.

Ca veut dire que les Community Centres (pour faire du sport entre autres) sont clos, que certains parcs et aires de divertissement sont fermés (ou au mieux non entretenus), que divers services municipaux sont indisponibles (comme par exemple la bibliothèque municipale), et, cerise sur le gâteau, que le ramassage des ordures ne se fait pas.

Mais remettons tout ça dans son contexte, d’abord.

Au Canada, il n’y a virtuellement qu’un seul syndicat pour les fonctionnaires: CUPE (pour « Canadian Union of Public Employees« , ou SCFP, pour « Syndicat Canadien de la Fonction Publique » dans les parties francophones du pays). Avec un logo qui fleure bon la SNCF des années 80, on imagine bien un moustachu bedonnant et cinquantenaire, porte voix à la main, en train d’insulter un quelconque membre du gouvernement, alors que la fumée des saucisses grillées s’élève de la tente où sa femme et son beau frère distribuent des tracts… …finalement, j’ai presque raison (c’est le présdient de CUPE B.C., lui).

Mais bon, revenons à nos moutons contextuels. En 2003, le taux de syndiqués au canada tournait autour des 35%, avec un fulgurant 73% pour la fonction publique (merci Statistics Canada). Comparativement, en France, d’après ce que j’ai pu trouver, il y a en moyenne moins de 10% de syndiqués (entre 5% et 8% selon les sources). Et pour le syndicalisme dans la fonction publique française, si y’en a qui peuvent me donner des chiffres avec leurs sources, ça m’arrangerait parce que je trouve des études qui se contredisent entre elles, et qui contredisent les chiffres avancés par les syndicats… m’enfin bref, de toutes façons, il est clair que la France fait partie des pays les moins syndiqués comparés au reste de l’Europe ou à l’Amérique. Les syndicats français sont également notablement idiosyncrasiques. Par exemple, ils obtiennent leurs revendications pour tout le monde (le bon vieux « on fait ça aussi pour vous autres!« ), alors qu’ici (et bon nombre d’autres pays) les négociations ne concernent que les gens syndiqués dans l’organisation concernée.

CUPE est organisé en tout un tas de « locaux » à travers le pays. Par exemple, CUPE Local 15 concerne les employés municipaux de Vancouver reliés aux services communautaires ou à l’éducation, alors que CUPE Local 391 représente les employés des bibliothèques municipales. Chaque local est représenté au niveau provincial et national, mais garde son organisation interne propre, soit un système décentralisé qui ressemble à la façon dont marche le pays lui-même. Ainsi, par exemple, CUPE 391 a rejoint la grève 2 semaines après les autres locaux de la région.

Mais pourquoi ils font la grève, alors? Déjà, avec les Jeux Olympiques, et une promesse en jeu de ne pas faire de remous avec, oh, je sais pas moi, une grève, par exemple, les salariés sont théoriquement en position de force pour négocier des avantages. Mais ça n’est pas dans les habitudes locales de faire grève à la légère. Il s’agit ici (d’après les syndicats) d’accumulations d’inégalités, de promesses non-tenues, et autres complaintes habituelles. Ainsi, sont en jeu, entre autres, l’amélioration des couvertures sociales, l’égalité des paies entre hommes et femmes, la sécurité de l’emploi, et bien sûr l’augmentation des salaires.

Le problème, c’est que si les négociations ont abouti dans certaines banlieues comme North Vancouver, Vancouver même, ainsi que certaines autres villes avoisinantes, reste bloquée. Comme on peut s’en douter, la mairie et CUPE se pointent tous les deux du doigt en dénonçant un refus de négocier de la part de l’autre. Des offres similaires à celles qui ont satisfait les locaux qui ont stoppé la grève n’ont pas suffi, et les grevistes semblent déterminés à obtenir plus d’engagements de la part de la mairie.

Mais si la mobilisation est massive, vous ne verrez pas 2000 personnes dans la rue en train de bloquer la circulation. La grève à la canadienne se fait de manière posée, avec un petit tabouret, quelques pancartes, et un café chaud à la main. La grande majorité des grevistes restent autour de leur lieu de travail afin de sensibiliser les passants à la situation. Pour ceux qui se posent la question, les 10 premiers jours de grève ne sont pas payés, et sont uniquement couverts par CUPE. Après, un pécule gouvernemental s’ajoute. Le tout est détaillé sur le site de CUPE.

Si vous voulez vous amuser, il est rigolo de comparer les 2 versions de l’histoire, d’après CUPE d’un côté, et Sam Sullivan de l’autre. Le site de la ville présente un détail des offres. Vous pouvez aussi en profiter pour aller lire une nouvelle venue dans l’univers des bloggeurs francouverois, qui vient de débarquer de sa bretagne natale. Bah, au moins il fait beau, elle peut pas totalement se plaindre.

Pour l’instant, pas d’espoir de fin de grève à l’horizon, ce qui plait sûrement beaucoup aux entreprises privées de ramassage d’ordures qui font leurs choux gras depuis quelques semaines…

16 février 2007

J’ai trouvé un boulot

Et voilà, après environ un mois et demi de recherches actives, je viens de signer une promesse d’embauche.

Conclusion de cette recherche : à Vancouver, pour trouver du boulot, il faut soit passer par les agences de recrutement, soit activer son réseau social. Les boîtes font beaucoup appel aux agences de recrutement, que ce soit pour trouver des prestataires, ou des employés « permanents ». Pour ma part, j’ai trouvé par mon réseau social (eh oui, messieurs dames, j’ai un réseau social figurez-vous). Il est beaucoup plus rare de trouver en passant par les sites des boîtes (quoique j’ai obtenu un entretien comme ça), et Monster et Workopolis m’ont uniquement permis d’être contactée par des boîtes à la moralité douteuse qui vous proposent de devenir telemarketeur…

Voilà, sinon je peux profiter de ce billet pour évoquer les différences que j’ai observées entre les processus de recrutement ici et en France, ainsi que les différences entre nos SSII et leurs « staffing agencies ». Enfin, je ne le répèterai jamais assez, mais il s’agit de mon avis, basé sur mon expérience, et pas du résultat d’une étude sérieuse validée sur des milliers de sujets, hein…

Les « staffing agencies » – ou agences de recrutement pour les francophones – vont vous permettre de trouver un job, au choix « contract » (prestation d’une durée déterminée à l’avance, éventuellement renouvelable selon les besoins de l’entreprise) ou « permanent » (l’équivalent américanisé de notre cher CDI). Dans les deux cas, le rôle de la boîte de recrutement est d’établir un premier contact avec les candidats, de vérifier leurs références (à savoir, envoyer un mail ou téléphoner à vos anciens chefs pour leur demander si vous ne mangez pas des enfants au petit déjeûner), et éventuellement vous faire passer des « skill test » en ligne pour vérifier que vous êtes vraiment une daube en J2EE, comme vous leur avez dit pendant l’entretien. Ensuite, ils présentent une sélection de leurs candidats à la boîte, qui vous fait passer un entretien si votre CV lui plaît.

Il faut savoir que lorsque vous êtes prestataire à Vancouver, en fait, vous n’êtes pas en CDI chez la boîte de recrutement, mais plutôt en intérim. En gros, si vous avez un contrat, tant mieux pour vous, mais sinon, vous n’êtes pas payé. Il faut savoir aussi qu’en tant que prestataire, vous ne recevez pas de la part de la boîte de « benefits » (complémentaire santé, assurance-vie). Autant de facteurs qui jouent sur le salaire (horaire) que vous allez devoir demander : en gros, diviser le salaire que vous voulez par 2000, qui est le nombre d’heures qu’un salarié permanent ferait dans l’année, ajouter 10% pour les périodes où vous ne travaillerez pas pour cause de vacances ou pas de contrat, et ajouter de nouveau 10% pour vous payer un « benefit package » vous-mêmes. Là encore, deux possibilités : soit vous demandez à la boîte de recrutement de travailler pour elle, dans ce cas vous recevez votre paie par la boîte de recrutement, et la boîte chez qui vous travaillez la paie elle (comme en France, quoi), soit vous vous mettez à votre compte, auquel cas la boîte de recrutement récupère une prime pour vous avoir placé, et vous vous débrouillez avec les lois locales pour être dans la légalité.

Lorsque vous devenez « permanent« , la boîte de recrutement se contente de toucher une prime, et vous n’entendez plus parler d’elle jusqu’à votre prochaine recherche d’emploi. Enfin, il est possible que la boîte qui vous embauche négocie que vous fassiez un contrat à durée déterminée pour remplacer la période d’essai, mais après ça, vous n’avez plus rien à faire avec elle.

Pour ce qui est des entretiens d’embauche sur place (demander à Ludo comment ça se passe quand la boîte vous fait venir de France…), le processus est plus orienté technique qu’en France (enfin, toujours selon mon expérience). En général, la boîte va établir un premier contact, en général assez informel, par téléphone (« phone screening »). Il s’agit essentiellement de vérifier votre motivation pour bosser dans la boîte (oui, ici il faut montrer qu’on est motivé et qu’on n’a pas juste besoin de gagner de l’argent en faisant un truc pas trop chiant), et de vérifier que ce que vous voulez est vaguement lié à ce que la boîte peut vous offrir comme environnement de travail (est-ce que vous préférez bosser dans une grande ou petite structure, quelle est votre expérience passée, etc.). Si vous faites bonne impression, c’est l’entretien en personne. Là, on vous questionne pendant 1 heure sur des questions du style « qu’est-ce que l’encapsulation », « quelle est la différence entre une ArrayList et une LinkedList », ou bien sur des problèmes plus concrets, du style leur faire le diagramme de classe d’une application. L’entretien peut également se prolonger avec des questions plus « RH », du style « quelles sont les leçons que vous avez retenues de telle expérience » ou bien « racontez-moi une situation qui était stressante pour vous dans votre expérience professionnelle et comment vous y avez fait face ». Puis vous pouvez poser des questions et rappeler votre motivation pour la boîte (très important, la motivation). Ensuite, si vous leur plaisez, ils vérifient vos références, et vous font éventuellement une offre. Et là, bah je vais découvrir bientôt …