Pendant que ma femme vous écrit des articles super informatifs à propos de trucs super sérieux, je me suis aperçu que je ne vous ai jamais parlé d’un sujet qui vous brûle la moustache depuis plusieurs années: “c’est quoi l’équivalent du bar PMU au Canada?”
(oui, je sais, c’est totalement sidérant comment j’arrive à deviner les questions de mon lectorat)
La réponse, aussi incroyable que ça puisse paraître, est que, euh, il n’y a pas d’équivalent. Désolé. Déjà, les courses de chevaux, c’est pas trop le dada des Canadiens. Ensuite, sur un continent où les établissements franchisés sont ultra-majoritaires, on ne trouve malheureusement pas autant de petits bars du coin où le proprio vous garde votre ardoise jusqu’à la fin du mois et vous interpelle par votre surnom avec un accent régional amusant. Et enfin, dans une province où les réglementations sur la consommation d’alcool sont drastiques, trouver un lieu où on peut s’enfiler un p’tit jaune à 15h30 peinard avec ses potes relève du défi.
Mais ça ne veut pas dire qu’il n’existe pas un lieu typique où les pauvres vont pour discuter du dernier match de foot en buvant des bières dégueulasses et en mangeant des cacahuètes couvertes d’urine des 12 précédents clients. Enfin sauf qu’ici ça sera plutôt, dans l’ordre: hockey sur glace, café jus-de-chaussette, et beignets. Pas d’urine, à priori, donc c’est déjà ça de gagné.
Vous avez déjà vu ces gobelets remplis de café brûlant? Non? Eh ben soit vous n’habitez pas au Canada, soit vous êtes aveugle – on en voit partout ici. Et ça vient de chez Tim Hortons, une véritable institution Canadienne (vous pensez bien, la chaîne a été fondée par un ancien joueur de hockey).
Evidemment, ils vous font croire que le café est préparé sur place, un peu comme chez Starbucks, mais on ne me la fait pas, je sais que c’est une immense machination.
L’autre grande tradition, chez Tim Hortons, c’est les beignets. Ca, les Canadiens ils les aiment leurs beignets… mais je vais pas trop me plaindre vu qu’il est courant que quelqu’un au boulot en ramène une boite de temps en temps pour partager avec ses collègues. Et moi, du sucre plein de gras couvert de gratuité, je suis pour.
Le pire, chez Tim Hortons, c’est qu’il se passe généralement un truc comme ça à la caisse:
- “Bonjour monsieur, que puis-je pour vous aujourd’hui?”
- “Bonjour madame, je voudrais une boite de 12 Timbits, 2 beignets au chocolat, un beignet avec le sorte de pus jaunatre dedans, et un beignet avec des petits bidules arc-en-ciel dessus qui font joli.”
- “Bien sûr. Une boisson avec cela?”
- “Euh oui, je vais prendre un café moyen et un chocolat chaud de daube. Et mettez moi un de vos croissants aussi. Ils sont pourris mais j’ai faim.”
- “Pas de problème. Ca vous fera deux dollars quarante cinq.”
- “Euh… $2.45? Pour tout ça?”
- “Oui monsieur, tout est là sur la facture. Vous voulez donner $1 en plus pour des orphelins malades unijambistes?”
- “UN DOLLAR? Non mais ça va pas, pour ce prix là je peux me reprendre deux douzaines de beignets en plus! D’ailleurs, hop, ajoutez-les moi tout de suite.”
Bon, le dialogue n’est peut-être pas ultra fidèle (à part la fin), mais tout ça pour dire que Tim Hortons, c’est tellement pas cher que ça m’a troué le cul les 2 fois où j’y ai été. Comparez ça à un café super tendance frenchouille du quartier bobo avec la déco industrio-Européenne où pour juste le même chocolat chaud de daube et le même croissant moisi vous en avez pour $32 (avant taxes et pourboire)…
Bref:Tim Hortons. Allez-y, sinon vous n’avez pas eu l’expérience Canadienne complète.
Pingback: Commander un café Starbucks : le tutoriel utile « Complètement à l'ouest()